Motiver les autres


Il n’est qu’un moyen au monde d’amener une personne à accomplir une certaine action. Y avez-vous jamais songé? Un seul moyen! C’est de susciter en elle le désir d’accomplir cette action. Ne l’oubliez pas, il n’existe pas d’autres moyens.

Dale Carnegie

 

Quel rôle joue la motivation dans le changement? Est-ce un rôle simple ou complexe, unidimensionnel ou multidimensionnel?

Qu’est-ce qui peut soutenir la motivation à atteindre un but? Qu’est-ce qui pousse les gens à continuer même lorsque leurs chances de réussite leur paraissent faibles?

D’après Richard Barrett (1999), la motivation comporte quatre dimensions : physique, émotionnelle, mentale et spirituelle. Dans les dimensions physique et émotionnelle, les attentes sont essentiellement satisfaites par des conditions extérieures. Une récompense financière serait un exemple pour la dimension physique et une communication chaleureuse, un exemple pour la dimension émotionnelle. Des aspects des dimensions physique et émotionnelle peuvent être comblés soit par des encouragements extérieurs positifs (par exemple, des promotions), soit par des encouragements extérieurs négatifs (par exemple, une perte de statut). Toutefois, l’efficacité des récompenses extérieures diminue avec le temps et on doit souvent les accroître pour qu’elles restent stimulantes.

Les quatre dimensions ont toutes un effet motivateur sur les personnes mais, pour atteindre le niveau d’engagement le plus durable, il faut que les besoins mentaux et spirituels soient satisfaits. Dans la dimension mentale, on peut combler les attentes par des occasions de croissance professionnelle et personnelle ou la possibilité d’utiliser des connaissances et des habiletés nouvellement acquises pour résoudre des problèmes concrets. La dimension spirituelle peut trouver satisfaction dans un travail qui a un sens, qui a de l’importance et qui permet de faire avancer les choses.

Les engagements trouvent leur soutien dans une tension (ou force) créatrice (Fritz, 1989). Pensez à un ruban élastique qu’on étire. L’une des extrémités correspond à votre réalité quotidienne, un état qui ne vous satisfait pas et dans lequel vous éprouvez de l’inconfort.

L’autre représente votre vision de l’avenir, ce que vous souhaitez réaliser. L’écart entre ces deux pôles crée une tension et la résolution naturelle de cette tension consiste à se rapprocher de la vision de ce que vous voulez (Senge et coll., 1999). Si cette tension est suffisamment forte, les personnes se sentent obligées de persévérer parce qu’ « elles ont assimilé la vision non seulement de façon consciente mais aussi inconsciemment, à un niveau où elle modifie d’autres aspects de leur comportement ». Ces personnes peuvent éprouver un « sentiment d’énergie et d’enthousiasme durable qui «…produit des résultats tangibles, lesquels, à leur tour, renforcent leur énergie et leur enthousiasme » (Senge, et coll., 1994, p. 195).

En général, on suppose que les personnes qui atteignent ce niveau d’engagement ont satisfait les attentes des dimensions mentale et spirituelle de leur motivation. Sinon, la tension qu’elles éprouvent ne suffirait pas pour soutenir une action durable.

 

 

Source : Kaser, J. et all, Leadership scolaire au quotidien, 124 actions pour enrichir sa pratique, Chenelière Éducation, 2011