Pour être suivi par son équipe et écouté par ses collaborateurs, pour les amener à relever de nouveaux défis et plus simplement pour leur donner envie d’atteindre leurs objectifs et ceux de l’équipe, le manager doit s’appuyer sur la crédibilité la plus forte possible. Cette crédibilité n’est pas inhérente à tel ou tel individu, elle est le résultat de la combinaison de plusieurs facteurs.
L’exemplarité se traduit par la cohérence entre le discours et les actes, entre l’exigence exprimée et le comportement adopté. L’époque du «Faites ce que je dis, pas ce que je fais» est révolue, chaque écart remarqué par le collaborateur réduit la légitimité du manager.
La compétence se manifeste, d’une part, par la capacité du manager à décider clairement dans son domaine de responsabilité et faire appliquer les décisions prises, d’autre part, par la connaissance des contraintes et des exigences du métier exercé par ses collaborateurs. Les collaborateurs ne demandent pas à leur manager de savoir faire leur métier à leur place, mais ils lui demandent de connaître et de prendre en compte les difficultés qu’ils y rencontrent.
La capacité à valoriser se manifeste par la reconnaissance du collaborateur en tant qu’individu, de ses compétences, de la qualité de son travail, des progrès effectués, des résultats obtenus et des comportements adoptés. Plus le manager montre au collaborateur sa satisfaction pour le travail qu’il a réalisé, plus il parle de ce qui va bien, plus le collaborateur gagne d’énergie.
La capacité à sanctionner se traduit par la définition, la diffusion et l’explication des règles comportementales précises et la détermination à les faire respecter. L’affichage d’une éthique n’a de valeur que si le manager manifeste une volonté sans faille de la faire appliquer.
La capacité à informer se traduit par la primeur d’informations concernant le quotidien des collaborateurs et la vie de l’entreprise. Lorsque l’extérieur informe plus que l’interne, l’extérieur est plus crédible et donc plus écouté (surtout en période difficile). En cas de tension ou de crise, le plus crédible est celui qui apporte le plus d’informations; les collaborateurs sont plus enclins à croire et à suivre celui qui informe en premier même si l’information donnée est fausse. Durant une telle période, la permanence de la présence du manager auprès de ses collaborateurs est essentielle.
Juët, R., La boîte à outils du manager, 2e édition, Dunod, 2008.